♫ ●
Lettre du front ● ♪
Kenza Farah feat Sefyu
:
Biographie Sefyu : ♂
Sefyu est le nom d'artiste de
Youssef Soukouna (verlan de Sefyu ), rappeur de 23 ans au talent
exceptionnel pour son âge :
Sefyu sait nous faire partager son monde artistique par son
émotion. Il aura suffi à Sefyu d'un seul morceau pour faire connaître son
univers,
Derrière la violence de
ses textes réfléchis, Sefyu exprime une véritable conscience sociale.
Biographie Kenza Farah :
♀
Née le 8 juillet 1986 à Marseille, où elle vit encore. Attirée
par la chorégraphie elle se dirigera aussi très tôt vers le chant.
N'ayant pas composé ses propres chansons, elle remporta de
nombreux concours en chantant. Elle
rencontrera plus tard de nombreux rappeurs et compositeurs avec qui elle
travaillera durant quelques années.
Cependant
n’arrivant pas à trouver son style dans les nombreuses propositions, elle
décide de se lancer seule ! Elle enregistre donc quelques chansons pour ses
proches qui se diffusent dans les quartiers proches de chez elle,
http://10.img.v4.skyrock.net/10b/missjuju371/pics/1834399031_1.gif
PAROLE ::
SEFYU
:
Lettre du front, ici les combats font rage, déjà plus d’une année
passée loin de toi, Je ne compte plus le nombre de fois, où j’ai relu tes
lettres pour y trouver ton soutien, c’est dans ton sourire que je puise
la force de me battre, jamais un hiver ne m’a paru aussi froid, un jour
je reviendrais, inch’allah.
KENZA :
J’ai lu ta lettre, et des larmes coulent de mes yeux, des perles salées
roulent sur mes joues, le papier se froisse sous mes doigts, déjà plus
d’un an loin de toi, à chacune des lettres du front, je tremble j’ai
peur, j’ai froid, je te revois fier en uniforme, sur le quai de la gare paré
à partir, tu m’as promis de revenir, j’ai promis de te soutenir, tu
puise la force de te battre dans mes yeux et mon sourire.
SEFYU :
Oh, avant l’armée j’étais tarmi dans l’quartier j’ai formé l’équipe la
plus cramé, les keufs étaient alarmés, zarma on a carné les mecs les plus
shtarbé, c’rap j’n’ai pas peur de t’fumer pour m’affirmer, ensuite trois
ans ferme la prison m’a enfermé, j’ai vu ceux qui m’aimaient mieux qu’à
travers d’une paire de quartier, des pleurs je vais t’épargner en
m’engageant au front j’voulais tourner la page avant qu’on m’retrouve
contourné, du Rwanda au Proche-Orient j’me suis inspiré le Darfour m’a bien
changé des courses à carrefour, j’écris sur mon carnet le déroulement
de chaque jour, pour que tu puisses comprendre ce que j’ressens durant
mes journées, t’inquiète la salate j’ai pas détourné, tu m’connais, je
suis borné l'odeur de la mort m'y a enfermé, d'jà une an qu’j’suis parti
pff le temps il passe chant-mé, j’écris cette lettre entre l’assaut d’un
cocktail Molotov…
KENZA :
Tu m’as décris t’a vie là-bas au fond des tranchées, tu parles d’une
odeur qui flotte celle de la mort, et tu t'étais fait des amis, ils ont
disparus aujourd’hui, tu évites de m’en parler, tu ne veux pas que je me
fasse du souci, tu rêve la nuit de mon visage d’autres paysages, dans
ton cœur tout est détruit reste mon image, nous somme en plein mois de
décembre un second hiver loin de toi, la neige à la couleur du sang mes
mains sont brûlées par le froid.
SEFYU :
Oh, j’t’écris c’t’énième lettre pour qu’tu comprennes que c’est la
dernière, car derrière moi, les tirs fusent les r’poussent en arrière, la
guerre n’a pas de barrière, je l’ai appris hier, quand une balle s’est
logée dans mes artères, j’suis par terre, j’vais partir, j’t’embrasse
toi, embrasse mes supporters morts, avec la manière et le cœur d’un
bulldozer, j’ai compris qu’au casting de la mort y’a pas que la misère, qui
postule j’emmène ton visage à titre posthume.
KENZA
:
Loin des tes yeux les miens ne voient plus rien, mon cœur ne bat plus
sans le rythme du tien, reviens-moi, je t’en pris les souvenirs
m’assaillent, pourquoi donner ta vie sur un champ de bataille ?
Loin des tes yeux les miens ne voient plus rien, mon cœur ne bat plus
sans le rythme du tien, reviens-moi je t’en prie les souvenirs
m’assaillent, tu as donné ta vie sur un champ de bataille..
SEFYU :
Un jour, je reviendrais, Inch’allah..
–
Analyse : la chanson évoque la séparation d'un couple dont le
fiancé est à la guerre et dont la jeune femme
attend le retour,
–
Le piano crée une ambiance romantique propice aux sentiments
amoureux de Kenza.
–
Sefyu « rappe » son texte.
–
Kenza Farah est loin de la réalité tandis que Sefyu est au cœur
d’une réalité dangereuse.
–
Le rap est fait pour se révolter.
–
Le rap exprime aussi la souffrance de Sefyu, il risque de mourir
sans avoir eu le temps de vivre son histoire
d’amour.
–
Des bruitages d'explosion de bombes et d'armes à feu se font
entendre comme éléments dramatiques, en
musique concrète.
–
Il y a aussi des cordes frottées.
–
La mélodie du piano « tourne en rond » pour traduire l’attente
du retour de Sefyu.
–
La pluie souligne la tristesse de la chanson.
CHLOE 4°3